Trois coureuses et cinq coureurs ont affronté le mythique marathon du Mont-Blanc ( étape de la Golden Trail World Series ), 42 kilomètres et 2700 mètres de dénivelé positif, sur un parcours roulant au début puis devenant très technique !
Le senior de l’équipe, Simon Lambert, témoigne de son rêve de gosse :
« Samedi 03 Juillet 9h30,
Quand Daniel, notre chauffeur de luxe referme les portes du mini bus prêté par la ville de Romagnat, une page se referme en même temps qu’elles. Celle d’une préparation de plusieurs mois, sûrement l’une des plus difficiles que nous avons réalisée, mais qui doit nous mener à l’aboutissement tant espéré d’une des plus belles courses du monde en trail running : « Le marathon du Mont-Blanc ».
Nous voilà donc partis avec mes 8 compères, en direction de Chamonix, plein d’espoir, mais aussi de doutes quant à notre capacité à bien gérer cette course au dénivelé et à la technicité bien marqués.
Samedi 03 Juillet 15h,
Il est temps de récupérer nos dossards au pied du magnifique mont Blanc et du glacier des Bossons, ce sera pour moi le dossard 224, dans le SAS 1, derrière les élites. Quel rêve de pouvoir partager la ligne de départ avec les meilleurs coureurs mondiaux de la discipline… je crois bien qu’il n’y a que dans ce sport où les amateurs peuvent côtoyer de si près les sportifs élites, et même courir à leurs côtés.
Dimanche 04 Juillet 5h58,
Après une courte nuit et un bref échauffement, je suis à deux minutes du départ, je profite de la vue dégagée et du beau soleil qui inonde la vallée de Chamonix, je vois se placer devant moi les Stian Angermund ou autre Davide Magnini, et Rémi Bonnet… Je prends conscience de la chance que j’ai de pouvoir participer à cet événement et suis prêt à me livrer pleinement dans ce bel objectif.
Dimanche 04 Juillet 6h,
Le speaker nous libère enfin en annonçant le départ, ça y est !! C’est l’heure !! La course et le combat contre la montagne vont commencer !!
Après un départ rapide mais tout en gestion, j’arrive après 12kms et 650 de D+, en un peu plus d’une heure, au premier ravitaillement, dans le lieu-dit « le Tour », où m’attendent Séverine et Daniel, le grand sourire aux lèvres et la bonne humeur clairement affichée sur leur visage me donnent du baume au cœur.
Je suis alors 168e, mais je sais que pour moi, la course commence véritablement ici avec la magnifique mais néanmoins difficile montée de 1000m de D+ sur l’Aiguillette des Posettes, toit de notre parcours (2201m). Je l’aborde avec peut-être un peu trop d’envie, relançant à chaque fois que la pente devient un peu moins raide… mais en totale admiration devant ce panorama somptueux et bien dégagé qui s’étend tout autour de nous.
Km 17, le sommet est en vue, avec comme toile de fond le « Gros Blanc », majestueux, qui s’élève au-dessus de tout.
Il est ensuite temps de se lancer à corps perdu dans une belle et longue descente, technique et abrupte pour rejoindre Vallorcine et le second ravitaillement. Les appuis doivent être fluides et précis, j’adore, c’est un pur régal.
Dimanche 04 Juillet 8h30,
Je récupère les flasques gentiment données par nos ravitailleurs de luxe, et poursuis ma course toujours aussi motivé et déterminé. Je suis alors 126e, le parcours plus technique et montagneux m’aura été profitable. Mais il me reste encore 16kms et 1200 de dénivelé à avaler, il va falloir gérer.
Je franchis ensuite le col des Montet, puis redescends à Très le Champs, avant de m’attaquer à la remontée du Béchar. Le décor alpin est toujours aussi somptueux, un mélange de lignes de crêtes, de chemins forestiers techniques où s’entremêlent racines, rochers et autres obstacles, mais le ciel commence à s’obscurcir, il ne va pas falloir traîner avant la pluie…
Après une belle descente pour rejoindre le bas du Plagnolet je pointe à la 115e, le top 100 n’est pas si loin… malheureusement je prendrai un coup de moins bien sur le final de la remontée à la station de ski de la Flègère, ce qui me vaudra de perdre quelques places.
Les 5 derniers kms sont très aériens avec une vue imprenable sur la vallée de Chamonix, il est néanmoins difficile d’en profiter pleinement, il faut rester lucide tant les pierriers, up and down, et autres brins de vie se succèdent. Je tente de relancer tant bien que mal avec ce qu’il me reste d’énergie, porté par la vue de la ligne d’arrivée qui se dresse au loin. Les dernières minutes de course dans les névés éternels de Planpraz sont longues et douloureuses.
Mais enfin, j’entends l’écho du speaker qui énumère les arrivants, une dernière descente et ce sera mon tour, je suis pris d’une certaine euphorie propre au dénouement de chaque accomplissement. Un spectateur m’annonce une 124e place, un résultat qui me satisfera compte tenu du niveau relevé et des exigences de la course. Je me promets néanmoins de revenir pour mieux faire, avec davantage d’expérience sur ce parcours et de rythme sur ces formats marathon.
Mais à ce moment-là, le résultat m’importe peu, le plaisir est ailleurs…
Dimanche 04 Juillet 11h05, le mont Blanc juste derrière moi, je passe la ligne, un grand sourire béat aux lèvres, heureux comme un gosse qui vient d’accomplir son rêve… »
Bravo à vous tous